30 septembre 2006

Dans le train

Vendredi 29, pour la seconde fois, il est monté dans la même voiture que moi. La première fois, il avait apostrophé plusieurs voyageurs, et j'avais répondu à son apostrophe. Nous avions discuté d'Indigènes, de la soudaine compassion du couple Chirac, et de tas de choses. En fait, c'est surtout lui qui avait parlé...

Vendredi, il sentait l'alcool. Il s'est assis à côté de moi et d'un autre voyageur. Ce dernier faisait du sudoku (vous prononcez comme vous voulez !). Il s'est lancé dans une diatribe disant qu'il n'arriverait jamais au niveau des arabes, les plus forts en mathématiques. Puis que son frère, très doué, s'étant vu proposer un poste de chercheur au CNRS à 2500 euros par mois, avait préféré partir outre Atlantique pour gagner trois fois plus... Je lui ai alors dit que 2500 euros, cela représentait déjà beaucoup pour beaucoup de gens, mais j'ai compris que c'était plus un discours qu'un dialogue...

Il a continué en critiquant l'arrivée de l'Europe de l'est dans l'union européenne, en disant que les roumains n'étaient que des voleurs. "Tu imagines, une roumaine a essayé de me tirer mon portefeuille, à moi un arabe !" Je lui ai dit que j'avais des origines roumaines et qu'il ne fallait de toutes façons pas généraliser...

Il a poursuivi son discours, est descendu de la voiture pour aller auix toilettes, et en revenant s'est attardé sur le quai et y est resté. Son blouson est resté dans le train. Je l'ai laissé à la gare où je descends, en indiquant qu'il descendait d'habitude à la gare précédente.

29 septembre 2006

L'aurthaugraffe

Partout sur le web ce bouton fleurit :
Avec un superbe á à la place du à. C'est grave ? Non ! Ça fait bouton créé par la rédaction du Point ? Oui...

Si c'est à toué...

Ah que, on en trouve de belles en lisant le Point. Mais plutôt que de lire les mensonges sur les chômeurs proférés certainement sur commande de l'agité de la place Beauvau, et justement dénoncés par le Monolecte, je suis allé dans les brèves dites "Confidentielles". Allez, vous êtes prêts à rigoler. Ça va ?

Johnny Hallyday : mal tatoué… Rageur, Johnny s'est brouillé avec son ami Christian Audigier, styliste français basé à Los Angeles. Motif : le tatouage à la gloire de sa fille adoptive que le rocker s'est fait gravé sur l'avant-bras. En chinois, les quatre lettres J,A,D,E. accolées les unes à la suite des autres ne signifient pas « Jade » mais : « la petite maison dans la prairie ». Et c'est Audigier qui partage la responsabilité de l'erreur avec le tatoueur. Ils ont demandé la traduction de chaque lettre alors que le prénom Jade en chinois ne comporte qu'un seul idéogramme.

et puis...

Laetitia aussi ! Johnny n'est pas seul à s'être fait piéger par la traduction erronée du prénom de sa fille en chinois qu'il s'est fait tatouer sur le bras et devenu « La petite maison dans la prairie ». Son épouse en fait aussi les frais. En plus grave puisque Laetitia s'est fait graver la même formule au creux des reins, juste au-dessus des fesses, à la lisière du maillot de bain.

Bon, j'ai moi aussi des informations. Si, si !

Johnny Hallyday : mal tatoué...
Rageur, Johnny s'est brouillé avec Yves Gigot, politicien français aux dents longues, admirateur du canichabouc. Motif : le tatouage à la gloire de son idole politique que le roqueur s'est fait graver [aïe, pas de correcteur au Point ???] sur la fesse droite. En chinois, les cinq idéogrammes [quel niveau, au Point le chinois s'écrit avec un alphabet, le correcteur n'était pas ivre, il n'y a pas de correcteur ] S, A, R, K, O accolées les unes à la suite des autres ne signifient pas
« petit homme agité » mais « le retour de la dictature de l'oligarchie ».

Notez quand même que les informations sur M et Mme Smet semblent intéresser au plus haut Point cette drôle de presse...

28 septembre 2006

Civilisation

Pierre Assouline vient de publier dans son blog un article intéressant intitulé Du principe de précaution en islam. Il a suscité une foule de commentaires. Je donne le mien ici, car je n'arrive pas à le poster sur son blog...

Pourquoi toutes ces malveillances dans l'interprétation des propos de P. Assouline ? Je crois sincèrement que les valeurs européennes reposent sur une histoire commune (mais pas vraiment partagée) et un certain nombre d'avancées civilisatrices : la laïcité (à ne pas confondre avec l'athéisme...), la tolérance, l'abolition de la peine de mort.

Dans ce cadre, il est vrai que la Turquie a autant sa place dans l'Union (à cause du morceau de Roumélie qui lui reste) que la Grèce (bien connue par les accès d'intolérance de son clergé orthodoxe et sa négation de ses minorités arvanites et aroumaines). Pourquoi traiter Roumains et Bulgares de clodos ? On nage en plein humanisme !

Et puis, la recherche de la vérité a du chemin à faire... c'est quoi ces âneries sur Pie XII ? Lisez, renseignez-vous, notamment sur la construction du mythe de Pie XII nazi, qui date des années 60.

27 septembre 2006

Jean Marie Philippe de Fogiel

Hier soir, l'émission réanimée par M. Fogiel a certainement apporté la preuve de la collusion entre "élites". Il a adroitement mêlé un débat sur la sécurité (avec la présence heureuse de Jean-Pierre Rosenczveig - voir son blog "Droit des enfants" dans mes liens - qui a remis les pendules à l'heure) puis l'immigration (avec Samy Naceri et Olivier Besancenot)... cet amalgame sent le soufre, M. Fogiel serait-il un agent du FN ?

Ce qui m'a le plus choqué, c'est l'agressivité accrue de M. Fogiel, son manque total d'esprit critique par rapport aux poncifs, mensonges et autres discours démagogiques notamment véhiculés par M. Sarkozy (je sais, encore lui) et surtout cette sale habitude qu'il a de ne pas laisser les invités finir leurs phrases.

26 septembre 2006

Indigents

Il paraît que la projection du film Indigènes a ému le couple Chirac au point que le locataire du palais présidentiel (je vous rassure, le loyer est gratuit...) a prévu de revaloriser les pensions des combattants de l'ancien empire colonial (gelées au moment de l'indépendance - toute relative - de ces pays, paraît-il à la demande des gouvernements soucieux de couper au plus vite les liens avec l'ex-métropole - enfin, c'est ce que proclame Le Monde...).

Comment financer cette dépense supplémentaire ? Je n'ai pas fait beaucoup d'économie (on m'a dit que c'était une science, pas de chance, la seule qui me plaise c'est la science fiction...) alors ce que je propose n'a certainement aucun sens. Dans le schéma économique en place (libéralisme, privatisation, etc.) je ne vois qu'une solution : privatiser les anciens combattants. Vendre leur fonds de pension au plus offrant, avec évidemment un contrat en béton comme on en fait dans les sociétés qui externalisent par exemple leur informatique. Après, plus de problèmes...

Ou alors, à la mode Sarko, la rupture. S'assurer des rentrées d'argent (des revenus, pardon) pérennes en :
- augmentant les impôts
- nationalisant sans indemnité les entreprises qui ne paient pas en temps et heure leurs cotisations sociales (si vous saviez...) et en les revendant après (forcément avec bénéfice)
- renationalisant les autoroutes et décuplant le péage pour les poids-lourds (sauf ceux roulant à l'huile de colza) tout en mettant en place une infrastructure de ferroutage
- acceptant que les petits-enfants des dits pensionnés viennent travailler en France et puissent ainsi entretenir leurs valeureux grand-pères/grands oncles
Même pas cap, Sarko !

25 septembre 2006

Censure

C'est dur de faire de l'humour dans les publicités. La suivante a été refusée par la régie de publicité du métro parisien. Jusqu'où va le contrôle des médias...

Excellente, non ?

23 septembre 2006

Salut et fraternité

Nous voici au premier jour de l'an 215 du calendrier républicain. Pur produit de la révolution française, il a voulu établir l'égalité dans la durée des mois (30 jours, plus 5 ou 6 jours complémentaires), des semaines devenues décades (10 jours)... et a été accompagné par la création de l'heure décimale (1 jour = 10 heures de 100 minutes, 1 minute = 100 secondes).
Il a été supprimé au 31 décembre 1805, rétabli provisoirement pendant la Commune de Paris, puis pendant la Révolution d'Octobre. Mais voilà, une révolution, cela consiste à faire un tour complet et à revenir à son point de départ.

Bonne année quand même !

22 septembre 2006

Pas le temps

Même en cent ans... je n'aurai jamais le temps de lire tout ce que j'aurais aimé lire (sans parler de ces blogs sur lesquels on atterrit atterré sans atermoiement...), ni d'écouter toutes les musiques... ni d'apprendre toutes les langues.

J'ai d'autres priorités, et je les garde pour moi !

Darfour

Le mot revient sur le devant de la scène régulièrement, mais aussi dans l'indifférence générale. C'est que, comme souvent, Cosa Nostra a intérêt à ménager le gouvernement de Khourtoum, seul responsable de la situation.

Un article complet dans "le Grand Soir" permet de se faire une idée sur la question. Citation révélatrice :

L'Etat français n'a pas besoin d'attendre cette reprise en main. Le maintien d'une attitude compréhensive à l'égard du régime de Béchir lui a permis de tirer le profit qu'il pouvait escompter. Dès 1994, grâce à la coopération policière franco-soudanaise, il a ainsi obtenu la livraison de Carlos. Il a aussi profité de la restructuration économique entreprise par le gouvernement, suite au retrait des institutions de Bretton Woods. Cela va de la réalisation d'un complexe industriel - avec des capitaux publics et privés - pour la production de matériel militaire, si bien dénommé Jihad, à l'acquisition par Total d'un site d'exploitation pétrolière, de l'obtention d'un marché hydro-électrique par Alstom au permis de prospection minière décerné au Bureau de Géologie et de Recherche Minière, de la vente des Airbus à l'obtention des marchés du bâtiment et du génie civil par les Grands Travaux de Marseille.

Aussi, au début de l'année 2004, en pleine période de violences au Darfour, une quarantaine d'entreprises françaises, en compagnie du ministre français du commerce extérieur, ont-elles participé à la Foire Internationale de Khartoum. Peu après, Dominique de Villepin y louait lyriquement le sens humanitaire de Béchir. Le MEDEF en attend sans doute des retombées... En effet, le Soudan est malgré tout une économie prospère, selon les critères des institutions économiques internationales : croissance de la production agricole, croissance du PNB et des investissements directs nationaux et étrangers... Avec l'argent du pétrole, des chantiers publics vont s'ouvrir, des équipements vont être renouvelés... A moins que Khartoum ne reproche à la France, en dépit de l'abstention chinoise, d'avoir voté la résolution 1564...

Quand je parlais de Cosa Nostra, il s'agissait de cette organisation au nom changeant et au périmètre flou, autrefois appelée UDR, UNR, RPR... vous voyez ?
Faut-il déjà l'appeler Sarcosa Nostra ?

21 septembre 2006

Ceci n'est pas un blog...

Dois-je m'aligner sur "Le Monolecte" où la répulsion pour tout ce qui tourne autour de Loïc Lemeur (vous ne le connaissez pas ? le blogueur "incontournable" qui vient de donner son soutien indéfectible au petit Nicolas)... pousse l'auteur à décréter que son blog n'est plus un blog ?

Non, ceci est bien un blog, mais voilà, où ma pensée se traduit en paroles sans entraves. M. Lemeur a choisi d'être le caniche du caniche de Bush (ah, les raccourcis), même Laurent Bervas a cru bon de le rappeler à l'ordre (je cite) :

Tu insistes sur la volonté de Nicolas Sarkozy de promouvoir la liberté d'entreprendre. J'avoue que ses prises de positions libérales me séduisent alors que le discours de gauche sur l'économie me semble trop souvent déconnecté des réalités du moment. Cependant la liberté d'entreprendre est pour moi indissociable des autres libertés, notamment d'expression, et j'avoue sur ce dernier point avoir des doutes sur la sincérité du candidat que tu soutiens.

Comme entrepreneur je me suis intéressé à l'affaire Mayetic. Il s'agit d'une entreprise dont les dirigeants ont été opposés à un proche conseiller de Nicolas Sarkozy. Cette affaire me semble grave et un entrepreneur disait à son sujet : « cette affaire est la goutte d'eau de trop pour nombre d'entrepreneurs du monde numérique … (elle) dépasse les bornes lorsque l'on connaît les fondateurs de Mayetic ». Tu pourras objecter que tous les jugements n'ont pas été prononcés et qu'il faut attendre que la justice ait rendu son verdict.

En revanche, il y une affaire emblématique pour ceux qui s'intéressent aux blogs et à la politique, celle de monputeaux.com. Un bloger que tu connais bien est harcelé et diffamé par des proches de Nicolas de Sarkozy (le maire UMP de Puteaux, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, suppléante de Nicolas Sarkozy à l'Assemblée nationale ainsi que le conseiller général UMP de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, son ancien suppléant). Cette affaire dure depuis quelques temps et le député du 92 a été condamné, sans qu'aucune sanction de la part de l'UMP n'ait été prise.

On ne mesure pas les dangers de l'individu S... Et comme toujours, la simple possibilité qu'il accède au pouvoir (enfin, il a déjà du pouvoir et quand on voit les résultats de ses passages aux Finances et à l'Intérieur, on peut douter de sa compétence à gouverner quoi que ce soit) attire les courtisans, rockeurs refusant de vieillir, anciens fumeurs de ganja en mal de notoriété, et donc même blogueurs...

Mais M. Lemeur n'a pas le monopole du blog.

20 septembre 2006

Langues

C'est la semaine tchèque. Après deux jours de relecture partielle de Dedictvi reci (l'héritage de la langue, d'Igor Nemec, Jan Horalek et autres), je lis un recueil de nouvelles de Brian Aldiss traduit en tchèque.

Première citation intéressante : Pour comprendre le sens des mots, il faut être imprégné de la culture correspondante. Mais comment comprendre une culture sans en connaître la langue.

Mais avant même les nouvelles, la préface de l'auteur contient des choses dignes d'intérêt : alors que la littérature sur l'écriture romanesque pourrait constituer une énorme bibliothèque, celle concernant les nouvelles est beaucoup moins volumineuse. Pourquoi ? Parce que les nouvelles n'ont pas besoin de rechercher une vérité, juste de sembler vraisemblables (et pour la science-fiction, de sembler vraisemblables dans l'avenir)...

19 septembre 2006

Justes

Lu dans Libération aujourd'hui : "Merci maître Arno Klarsfeld d'avoir illustré à merveille le concept d'immigration choisie si chère à votre ami, candidat à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy. Lors d'un reportage d' Envoyé spécial au sujet de la famille Makombo, qui est «invitée» à retourner au Congo après que la préfecture a refusé son dossier déposé dans le cadre de la «circulaire Sarkozy», maître Arno Klarsfeld suggère sans aucune honte que, s'il le souhaitait, Jonathan, le fils Makombo, bon élève en 1er S, pouvait rester en France.
Nous sommes fiers de la France et de ses (ces) citoyens qui, dans un élan du coeur, cachent des enfants pour les soustraire, eux et leurs familles, à des expulsions comme en d'autres temps ils le firent et furent appelés a posteriori pour cela les Justes."
Sans commentaire

18 septembre 2006

Tolérance

Un discours peut suffire à enflammer les foules, surtout s'il est déformé...

"Dans le 7e dialogue édité par le professeur Khoury, l’empereur [Manuel II Paléologue] en arrive à parler du thème du ‘djihad’ [guerre sainte]. […] Il déclare : 'Montre-moi donc ce que Mohammed a apporté de neuf, et alors tu ne trouveras sans doute rien que de mauvais et d’inhumain, par exemple le fait qu’il a prescrit que la foi qu’il prêchait, il fallait la répandre par le glaive.' L’empereur intervient alors pour justifier pourquoi il est absurde de répandre la foi par la contrainte. Celle-ci est en contradiction avec la nature de Dieu et la nature de l’âme. 'Dieu ne prend pas plaisir au sang, et ne pas agir raisonnablement est contraire à la nature de Dieu. La foi est un fruit de l’âme, non du corps. Donc si l’on veut amener quelqu’un à la foi, on doit user de la faculté de bien parler et de penser correctement, non de la contrainte et de la menace. Pour convaincre une âme raisonnable, on n’a besoin ni de son bras, ni d’un fouet pour frapper, ni d’aucun autre moyen avec lequel menacer quelqu’un de mort.'"
(Benoît XVI devant les universitaires de Ratisbonne, mardi 12 septembre 2006)

Depuis, B16 a eu entre autres l'idée d'exprimer des regrets. Pourquoi ? Pourquoi ne pas dire simplement que ceux qui proclament que les musulmans sont insultés, vilipendés, attaqués par ce discours sont ceux-là même qui veulent envoyer leurs ouailles se faire exploser dans les autobus israéliens, égorger quelques femmes et enfants algériens sans défense, voire attaquer un convoi américain en Iraq, en échange d'un paradis bien artificiel ? Pourquoi ne pas simplement ajouter que les musulmans savent être tolérants, et que cet Islam-là est acceptable, car c'est l'Islam authentique, avec lequel les chrétiens partagent, finalement, le même Dieu ?

J'ai récemment vu qu'un artiste algérien avait été mis au ban de sa "société" pour avoir osé peindre les horreurs de la Shoah. Et la tolérance, la compréhension, l'intelligence dans tout ça ?

Clay's Ark

Difficile de ne pas parler de ce roman-là. Excellente science fiction, écrite avec rythme et élégance. Je ne connaissais pas l'auteur; mais le livre est si loin de la quatrième de couverture et de ce qu'en dit par exemple la Wikipédia...

Octavia Butler est morte le 24 février dernier à 58 ans, probablement d'une attaque cardiaque. Le reste est étrange : les deux bio que j'ai trouvées insistent sur le côté "racial".

Mme Butler était noire, mais j'avoue que l'encre des livres de sci-fi est toujours de la même couleur. Et la seule chose qui compte vraiment, c'est la qualité de ce roman, qui m'a vraiment bluffé.

En résumé... L'équipage d'un vaisseau d'exploration est contaminé par un micro-organisme. Alors que tous décident de se saborder, un survivant revient sur Terre. Il s'isole dans une ferme et contamine une famille dont ne survivent que trois femmes. Il isole la communauté et "recrute" progressivement de nouveaux membres. Les dernières recrues, un médecin et ses deux filles métisses, parviennent à s'échapper mais sont capturées par des pirates de la route... Seule une des filles survit à la libération par la communauté. Mais la contamination s'étend, provoquant le chaos.

The Porcupine

Second livre dévoré la semaine dernière, un roman de Julian Barnes, un autre auteur britannique, qui a aussi commis des romans sous le pseudonyme Dan Kavanagh.

Le roman dépeint le procès d'un ancien dirigeant communiste, dans une reconstition à pein fictive de la Bulgarie. La vie du procureur et celle de jeunes gens s'entremêlent, sans réel début que celui du procès, ni fin que celle du même événement.

Il faudra que je lise d'autres choses de lui.

On the Yankee Station

C'est le titre du recueil de nouvelles de William Boyd que j'ai lu lundi et mardi dernier dans les "transports" (drôle de mot quand même). Inégales, mais aussi pleines de vie, de surprises, de formules stéréotypées. Je n'ai jamais vu autant de descriptions avantageuses de blondes dans aussi peu de pages. Le plus surprenant, c'est le côté a priori autobiographique de nombre d'entre elles...

J'ai surtout aimé la nouvelle qui donne son nom au recueil. Un mécanicien sur un porte avions américain, pendant la guerre du Viêtnam, est humilié et "viré" par son pilote. Il se retrouve à réparer les catapultes. Lors d'une permission à terre, il rencontre une jeune femme gravement mutilée par le napalm, l'arme préférée dudit pilote. De retour sur le porte-avions, il sabote l'avion qui coule en mer.

15 septembre 2006

Multilinguisme social

Second livre lu la semaine dernière dans les transports, la traduction catalane d'un ouvrage de Georg Kremnitz, Multilingüisme social (titre original allemand Gesellschaftliche Mehrsprachigkeit).

Ce que j'y ai surtout appris, c'est que la linguistique telle que définie aujourd'hui - sorte de science sociale isolée - est le produit de coupes franches faites par les éditeurs dans le Cours de Linguistique générale de Saussure.

La linguistique telle qu'elle est pratiquée est intéressante, mais gagnerait à retrouver toute son étendue en ne se limitant pas seulement à la langue, mais aussi à la parole et à tout ce qui tourne autour (contexte social, communication, etc.)

Nous, peuple européen... encore

Tout se bouscule dans l'actualité. Le premier ministre de notre cordial allié autrefois perfide vient de prononcer un discours où il exhorte les Européens à faire preuve de davantage de philoaméricanisme...

J'ajoute quand même à sa charge que l'état de colonie de la Grande Bretagne par rapport aux États-Unis ne faisant pas l'ombre d'un doute, il n'avait pas besoin de ça. D'autant qu'il a atteint le sommet de la hiérarchie coloniale. Il ne peut pas espérer un jour devenir reine d'Angleterre...

14 septembre 2006

Nous, peuple européen... enfin, ce qu'il en reste

Hasard du surf, mon passage sur le blog de Swâmi Petaramesh m'a conduit là : Nous sommes tous Américains . Description effarante du noyautage par des lobbys pro-américains de nos "zélites" (allez, dans l'alternative fade qui nous est présentée : MM et Mmes Colombani (du Monde), Dreyfus (de Libé), Montebourg (savez, le renouveau du socialism kof kof excusez-moi je m'étouffe). Tellement effarant que j'en recopie l'essentiel (pardon, mais sinon c'est trop long) ci-dessous...

Ayé. On est le 11/9. Ca fait presque cinq ans, à quelques heures près, que Jean-Marie Colombani, directeur du "Monde", nous a révélé: "Nous sommes tous américains".
[...]
Bon, dites. Je déconne, je déconne, mais je voulais quand même profiter de cette journée particulière pour vous faire découvrir un endroit peu connu: la FAF. Acronyme de: French-American Foundation. Vous allez voir, ça vaut le détour. On apprend tout plein de choses, notamment sur la presse (qui ment). Je précise tout de suite que rien de ce que je vais maintenant vous raconter n'est confidentiel. J'ai trouvé tout ça, qui m'a bien fait marrer, sur le site de la FAF. www.french-american.org

Je trouve juste que ça méritait d'être ici popularisé.
D'abord, un peu d'histoire. La FAF a été fondée en 1976. Sa création était le résultat de la réflexion de "plusieurs personnalités françaises et américaines, des milieux politiques, universitaires, de la presse et des affaires", désireuses de mettre sur pied "une structure franco-américaine qui soit un lieu de débat, d'échanges réguliers et de rapprochement des deux sociétés". Si vous consultez la "liste des membres fondateurs", vous y trouverez un certain Jean-Louis Gergorin. Comme dans l'affaire Clearstream. Comme prévu, "depuis sa création", la FAF "oeuvre pour enrichir les relations franco-américaines et enrichir les relations entre les deux pays". Pour ce faire, la FAF rassemble "des personnalités d'horizons différents, que ce soient des dirigeants d'entreprises, des responsables politiques, des leaders, ou d'autres professionnels français et américains afin qu'ils échangent leurs points de vue sur des questions de société". Rien de très folichon, je vous le concède - je soupçonne que vous commencez à vous faire discrètement chier, mais réprimez je vous prie vos baillements, c'est MAINTENANT que nous basculons dans une dimension entièrement nouvelle, en découvrant que la FAF oeuvre aussi à développer "des liens entre les individus qui aient un effet d'une grande portée dans les deux pays". Nous sommes donc en présence d'un lobby, qui s'assume comme tel - mais dont les adhérents sont, de mon point de vue, trop discrets. Pour bien goûter ce qui va suivre, il faut savoir que la FAF a mis en place, en 1981, un programme spécifique, joliment appelé: "Young Leaders". Que nous pourrions traduire par: "Jeunes Chefs". Son objectif, touchant de modestie, "est de créer et d'entretenir un réseau informel d'hommes et de femmes appelés à occuper des postes clefs dans l'un ou l'autre pays". En France, donc, et aux Etats-Unis. "Une fois par an au moins, au printemps ou à l'automne, un séminaire de trois jours réunit", à cette fin, "soit en France, soit aux Etats-Unis, un groupe d'une trentaine d'invités réparti pour moitié entre Français et Américains. Chaque participant est invité deux fois de suite et chaque fois un ou plusieurs anciens se joignent au nouveau groupe". Je vous prie de bien retenir ces différentes informations.
1) Les Young Leaders se voient eux-mêmes comme une élite, "appelée à occuper des postes clefs" en France et aux Etats-Unis.

2) Les Young Leaders sont "invités" par la FAF.
Je suppose que ça veut dire qu'ils ne paient pas leurs billets d'avion, quand ils partent au(x) séminaire(s). Je suppose. Mais peut-être que je me trompe. Je vous prie de retenir aussi qu'il faut de la volonté, pour devenir un Young Leader. Ca ne se fait pas comme ça, en claquant des doigts, genre, hi, boys, pouvez d'ores et déjà me compter au nombre des futurs maîtres du monde.
Il faut:
"
-Avoir moins de 40 ans.

- Avoir une excellente maîtrise de la langue anglaise.

- Présenter un C.V. actualisé et au moins une lettre de soutien".

C'est comme dans la franc-maçonnerie: mieux vaut être parrainé.
Pour ceux qui ne sont pas "soutenus", je ne vois guère que l'atelier poterie de la mairie (parisienne) du 11ème, comme second choix. Un endroit sympa, je n'en doute pas, mais très moyennement efficace, pour ce qui est de la formation d'une future élite néo-libérale. La FAF apporte cette précision, qui va bientôt redoubler nos ricanements: "Ces lettres de soutien ont pour but de souligner pour le comité de sélection les qualités professionnelles d'exception du candidat. Elles peuvent émaner d'un ancien Young Leader ou de toute personne exerçant des fonctions prestigieuses aussi bien dans le milieu français qu'américain". Là encore, merci de bien retenir chaque mot.
Nous savons désormais que les Young Leaders se voient comme une élite, ET qu'ils ont produit, pour être enfin reconnus à leur juste valeur, des "lettres de soutien" dans lesquelles de "prestigieux" parrains ont souligné leurs "exceptionnelles qualités professionnelles".
Voiiiilà. Pardon pour ce préambule "un peu" long. Et maintenant, étudions, ensemble, la liste des petits veinards qui ont été, côté français, admis, depuis 1981, au sein de cette si atlantiste et si crémeuse assemblée. (Côté yankee, je connais à peu près personne, à part Bill et Hillary C.) Je reproduis en gros les noms qui me font marrer, mais chacun(e) est bien sûr libre de faire son propre Top 10. On y trouve, par exemple, des politiciens - éventuellement retirés des affaires.
-Nicolas Dupont-Aignan (arrivé en 2001).

-FRANCOIS HOLLANDE (1996).
-Alain Juppé (1981).
-François Léotard (1981).

-ARNAUD MONTEBOURG (2000).

-PIERRE MOSCOVICI (1996).

-Valérie Pecresse (2002).
Et pas mal d'autres.
(Félicitations, Pimprenelle!
C'est pas ton nouveau porte-parole qui va te brouiller avec l'Oncle Sam!)
On y trouve, aussi, des industriels - et assimilés.

-Jean-Luc Allavéna, "directeur général adjoint du groupe Lagardère Médias" (2001).

-NICOLAS BAZIRE, "directeur général" du groupe Arnault (1998).

-FREDERIQUE BREDIN, "vice-président de la stratégie et du développement" chez Lagardère (1994).

-STEPHANE FOUKS, "P-DG d'EURO RSCG CORPORATE et d'EURO RSCG OMNIUM" (2001).
-JEAN-LOUIS GERGORIN, "executive Vice President Strategic Coordination" chez EADS (1994). (Le même que dans l'affaire CLearstream?)

-ANNE LAUVERGEON, "présidente du directoire" d'AREVA (1996).

-MARWAN LAHOUD, "Chief Executive Officer" chez MDBA Missile Systems (1999). (Le frère du Lahoud de l'affaire Clearstream?)

- ALAIN MINC, "président" d'AM Conseil (1981).

Et beaucoup d'autres.
On y trouve des éditeurs.
- MANUEL CARCASSONNE, "directeur littéraire" chez Grasset (2001).

- JEAN-CLAUDE GUILLEBAUD, "directeur littéraire" au Seuil (1981).

- OLIVIER NORA, "président" de Grasset et Fasquelle (1995).

- GUY SORMAN, "président" des (célébrissimes) éditions Sorman (1982).

Et on y trouve.
Mais alors, par paquets de douze. Plus nombreux que les politiques. Presque aussi nombreux que les industriels. Des? Des? Des journalistes (et assimilés). Bravo. C'est parti pour la liste.
- Emmanuel Chain (1999).

- Hedwige Chevrillon, "directrice adjointe de la rédaction" de "La Tribune" (1996).

- JEROME CLEMENT, "président" d'ARTE (1982).

- Annick Cojean, "grand reporter" au "Monde" (2000).

- JEAN-MARIE COLOMBANI, directeur du "Monde" (1983). (OUAIIIIIIIS!!!!)

- Matthieu Croissandeau, "rédacteur en chef adjoint" au "Nouvel Observateur" (2002).

- LOUIS DREYFUS, "Chief Executive Officer" à "Libération (2005).

- BERNARD GUETTA, "journaliste" à France-Inter (1981).

- Erik Izraelewicz, "rédacteur en chef, éditorialiste" aux "Echos" (1994).

- LAURENT JOFFRIN, du "Nouvel Observateur" (1994). (OUAIIIIIIS!!!)

- Sylvie Kauffmann, "journaliste" au "Monde" (1998).

- Yves de Kerdrel, "journaliste" aux "Echos" (2005).

- Laurence N'Kaoua, "journaliste" aux "Echos" (2004).

- DOMINIQUE NORA, "rédactrice en chef adjoint (sic)" au "Nouvel Observateur" (1994).

- CHRISTINE OCKRENT, de France 3 (1983).

- Pascal Riché, "Washington Bureau Chief", mwârf, de "Libération" (1999).

J'en oublie sûrement.

Je pourrais délirer des heures, sur tous ces braves gens.
Faire des recoupements par années, histoire de voir qui était avec qui. Tel "journaliste" avec tel politique, etc. Si je me laissais aller. Mais là, tout de suite, et vu que j'ai déjà été long, j'ai que trois questions à poser. Je vous laisse poser les vôtres. Sur ce qui peut, au-delà d'un joli voyage transatlantique, réunir tous ces braves gens, par exemple. Chuis sûr que vous y pourvoirez.

Mes questions sont pour les "journalistes" dont les noms précèdent. (Eventuellement aussi, pour le porte-parole de Pimprenelle, et pour l'époux d'icelle).
1. QUEL EFFET CA FAIT D'OCCUPER DES "POSTES CLEFS"?

2. QUEL EFFET CA FAIT DE SE LAISSER "INVITER" PAR LA FAF?

3. QUI SONT LES "PRESTIGIEUX" PARRAINS QUI ONT LOUE DANS VOS "LETTRES DE SOUTIEN" VOS "QUALITES PROFESSIONNELLES D'EXCEPTION"?

Il me semble, confusément, que leurs réponses pourraient nous rassurer sur l'état de la presse (et le cas échéant du "socialisme"), en France, en 2006.

Nous, peuple européen

Curieuse destinée que celle de ce livre de Robert Lafont, publié d'abord en traduction catalane, puis en version originale française. J'ai relu la version catalane Nosaltres, poble europeu , la semaine dernière.

Ce livre de 1990 reste terriblement exact sur la description de notre histoire, à la fois commune et brisée en morceaux par les nationalismes. Ses nombreux rappels, notamment sur la culture grecque (métissage d'achéens "indo-européens" et de sémites "évacués" par les historiens pangermanistes au XIXe siècle) ou sur le sionisme, pur produit de l'antisémitisme et qui en reprend les notions racistes, sont terribles.

Il lui manque certes l'intégration de la nouvelle Europe après 1989, mais tout est tellement vrai dans sa description de l'Europe du charbon, de l'acier et des agricultures subventionnées qui n'a pas réussi à former une réelle communauté de citoyens.

Nous, habitants de l'Europe, devrions prendre la parole et prendre le pouvoir, supprimer ces nations qui nous écrasent, prendre en main notre futur. Nous sommes mal partis, avec le petit Nicolas et Ségoline sa cousine...

Dur dur

Difficile de se lever le matin quand mes enfants dorment et de ne pas faire de bruit au point de ne pas aller les embrasser avant de partir vers la gare de banlieue. Difficile de ne plus leur préparer leur petit-déjeûner et de les accompagner à l'école avant de prendre la "voiture blanche" pour le boulot d'avant.

Et surtout de savoir que le petit homme fait la g... tous les matins parce que je ne suis pas là pour préparer son bib...

Le soir, quand je rentre, ma chérie est cassée par des journées de travail plus intenses cette année. Et pour ma part je ne vaux guère mieux, je suis en période d'essai avec un projet passionnant mais plein de risques.

Mais nous avons tous deux cet optimisme, cette assurance qu'ensemble nous surmonterons tout. Et je l'aime encore plus fort.

Trop vite

Je lis trop vite. Depuis le 4 septembre, j'ai retrouvé les joies des transports en commun. Mes 90 minutes de trajet me laissent le temps de lire, surtout dans le train : aussi bien à l'aller qu'au retour, je trouve toujours une place assise et je plonge le nez dans un bon bouquin.

J'ai décidé de lire chaque semaine dans une langue différente... de la précédente semaine, n'exagérons pas. Et je lis trop vite... Deux livres en catalan la semaine dernière. Ce jeudi, j'ai entamé mon troisième livre en anglais. Cela me donnera des occasions de vous faire part de mes impressions de lecteur, en tout cas.

10 septembre 2006

Occupation

Réminiscence des récentes vacances atlantiques, cette mention dans la présentation de la commune : "sous l'occupation anglaise"... Moi pensais naïvement que les progrès de l'histoire allaient corriger ces relents de nationalisme du siècle passé, que dis-je, avant passé. Avant, et même après l'Entente cordiale, le sentiment "national" s'est forgé sur le mensonge, la réécriture de l'histoire, la falsification, au bénéfice quasi-exclusif des "vainqueurs".

Non, l'Aquitaine n'a jamais été occupée par les Anglais. En revanche, la conquête de la Guyenne (Aquitaine prononcée à l'anglaise) par les Français a été suivi d'une vraie occupation, ponctuée de nombreuses révoltes, de celle de 1453 vite réprimée à Castillon, à celle de l'Ormée... Le domaine des Guillaume (de Poitiers et de Gascogne, par héritage matrimonial) s'était uni à celui des Plantagenêt (Ouest de la "France" et Angleterre) par le mariage d'Aliénor et d'Henri. Chaque "nation" de ce domaine a joui de son autonomie, contrairement à l'Irlande conquise et asservie.

Alors, parler d'occupation anglaise, c'est une invention de ces manipulateurs qui ont notamment fini par envoyer, en 1914, des millions de jeunes hommes à la mort...

Aujourd'hui, on peut en revanche continuer de parler de l'occupation anglaise de l'Irlande du Nord, voire d'occupation américaine de la Grande Bretagne (vu le comportement de colonisé de M. Blair et de ses prédécesseurs...)