24 février 2007

Lyrisme

Spéciale dédicace à Moussu Désidério, dont le petit Champignacien illustré continue de figurer dans mes lectures préférées. Un extrait du discours de M. de Petit Botcha à la Réunion (trouvé sur le site de l'UMP) :
Lorsqu'à Charleville Mezière, un ouvrier me dit avec pudeur mais avec une colère rentrée : " Monsieur Sarkozy, j'ai trente ans de boite et je gagne à peine 1200 euros ! ", je mesure que certains de mes objectifs économiques doivent être enrichis par ce témoignage.

Lorsque jeudi dernier je me suis rendu à l'association "Cœur de femmes" qui accueille des femmes qui ont été battues, jetées à la rue, déchiquetées par la vie, et qu'une jeune maman marocaine me raconte de façon poignante qu'elle est divorcée d’un Français (ce qui l’empêche d’obtenir ses papiers) et que son fils de trois ans est dans le coma depuis quatre mois à l’hôpital Robert Debré à la suite d’un traumatisme crânien, eh bien, mes jugements s'approfondissent.

Lorsque j'ai rencontré, il y a deux semaines, ces deux institutrices de Chalons sur Champagne - ces deux fonctionnaires dévouées qui aiment leur métier et leurs élèves - tabassées pour avoir "osé" faire respecter leur autorité, je me dis que leur récit en dit davantage sur le quotidien de l'Ecole que toutes les grandes politiques éducatives dont je me fais l'interprète.

La France, c'est cela ! Elle est faite de chair et de sang. Aucun Français ne ressemble à un autre. Aucune idéologie ne peut résumer la société. Aucune réponse n'est absolue, définitive, indiscutable, implacable. Voilà pourquoi, je n'ai pas peur de la discussion et de la confrontation intellectuelle. Voilà pourquoi, je ne crains pas d'imaginer des ouvertures politiques vers tous ceux qui, par leur intelligence et leur pragmatisme, peuvent servir l'intérêt général. [...]

Français mélangés et unifiés, par volonté, par adhésion, par conviction. Français par ses devoirs et non pas seulement par ses droits. Voilà la France de tous et pour tous que je veux !
Ah, le niveau baisse, même les nègres pardon les français mélangés de l'UMP sont nuls en géographie...

23 février 2007

Ah, la dette

Un excellent article, un peu excessif, mais il vaut le coup d'être cité / recopié depuis la source (ici) :

Construisons des goulags pour accueillir l'UDF et les monomaniaques de la dette


Attention, note en mode "NRV".

Il y a une race spécifique d'abrutis qui beuglent, dès l'annonce d'un programme, "combien ça coûte ?". Au jeu de la mauvaise foi, le chenil sarkozyste fait très fort. L'Institut de l'entreprise, lobby ultralibéral atlantiste hypermondialiste fanatisé, chiffre le programme du cocaïnomane psychotique Sarkozy à hauteur de 49 milliards d'euros, au-dessus même de celui d'une Royal.

Bayrou et sa clique, groupe de néolibéraux friedmaniens adeptes d'un "réalisme" anti-politique nihiliste, à la limite de l'autisme darwino-libertarien, ramènent l'ensemble de la politique et des données programmatiques à la seule et unique question de la dette, dans un discours millénariste halluciné des plus mensongers.

La dette française, à l'heure actuelle, ne pose aucune problème de soutenabilité. La France ne vit pas au-dessus de ses moyens. La phraséologie psychotique sur la dette est un discours économiquement faux et manipulateur.

La trisomique Chabot, lors de son émission, a bricolé un petit compteur pour nous dire combien ça allait vite et fort, "moi même je n'en crois pas mes yeux". Construction scénarisée, mise-en-scène avec pathos et alarmisme anti-dépense, donc anti-Etat-Providence, et anti-Etat tout court. Le terroriste Jacques Marseille a expliqué sur le plateau de Rispostes que la dette coûtait 2000 euros par minute (ou par seconde, je ne sais plus). Le dégénéré De Closets a commis, dans le dernier Marianne, un discours culturalo-raciste sur le thème "Les Français sont congénitalement incapables de contrôler leurs dépenses", dans la veine classique de son discours anarcho-capitaliste apocalyptique.

Bref, le joyeux tintinmarre actuel voit les journalistes-éditorialistes marcher main dans la main avec les sacs à merde de l'UMP (qui ne doivent plus être considérés, désormais, comme des êtres humains, mais comme des formes de vie plus primaire, plus élémentaire, plus organique) et surtout l'escouade de timbrés monomaniaques de l'UDF, portés par un discours néanderthalien, selon des équations subtiles du type "la politique = dépense", "dépense = trop cher". C'est dans les rangs de l'UDF qu'on compte d'authentiques enragés de la dette de l'Etat, tel le député Charles de Courson (plus proche de l'animal - chien, chat, paramécie - que de l'homme ; qui a consacré sa vie entière à l'élever contre les dépenses publiques), ou l'horrible tête de fouine à haleine fétide Jean Artuis, auteur sur le plateau d'Okrent, dimanche soir, d'une prestation des plus cryptohumaine.

Alors je me prononce pour la dissolution de l'UDF, mouvement antidémocratique, antipolitique, antirépublicain, antisociété ; et qu'on m'amène un socialiste ayant rejoint Bayrou, "plus à gauche que Royal" (comme disent les strausskistes et autres "social-démocrates"), il étrennera les nouveaux goulags que nous allons bâtir.


Excellent. Même si le sens de l'autodérision de l'UDF est fortement mis à l'épreuve...

22 février 2007

L'échelle de Darwin

J'ai retrouvé Greg Bear avec grand plaisir. Depuis Éon, acheté et lu dans la foulée jusqu'à 4 heures du matin, j'ai un faible pour cet auteur aux romans toujours originaux. On y croit, et on se laisse prendre par le récit... Là aussi, j'ai même lu toute une soirée, j'étais pressé de me retrouver dans le RER pour continuer puis terminer cette histoire. Et j'ai d'ores et déjà commencé à lire la suite...

Non, là non plus, je ne dirai rien de l'histoire...

21 février 2007

Un mammouth liberticide

Ce pourrait être celui de l'ex porte-parole de M. de Petit Botcha, Nadine Morano qui a déclaré : "Son côté « je suis belle, regardez-moi, j'ai quatre enfants »... Ça bluffe quand on est caissière à Mammouth. Mais nous, on n'a pas le droit de jouer cette carte-là." et provoqué nombre de remarques du style "ça fait 10 ans qu'elle ne fait plus ses courses, depuis que Mammouth n'existe plus..."

Non, c'est la fermeture du blog d'un jeune professeur en zone d'éducation prioritaire. Malgré ses précautions et sa recherche de l'anonymat, il a été reconnu par le proviseur de son établissement qui a décidé d'engager une procédure disciplinaire à son encontre... Rien de bien grave pour l'instant, même si toute la blogosphère (dont Agnès) en parle. À côté de ça, le cas de Roland Veuillet, interné de force suite à une grève de la faim pour faire rétablir ses droits, est bien plus dramatique. Et quand le système s'appuie sur une droite aux pratiques liberticides, on ne peut que constater les dégâts.

20 février 2007

Le rêveur orbital

Quatrième de couverture alléchante : "La Terre, au 60ème siècle. L'humanité, loin d'avoir retenu ses erreurs, est régie par le tout-nucléaire. Dans ce monde artificiel dominé par la caste des directeurs de centrales dont la puissance s'étend sur la moitié de notre galaxie, les Terriens consacrent la quasi-totalité de leurs revenus à se faire sans cesse génétiquement modifier. Toujours plus beaux, plus forts, vivant toujours plus longtemps, ces Parfaits soignent leur ennui à coups de paradis factices, drogues et autres mondes virtuels. Mais cela ne suffit pas aux Maîtres de cet univers, qui veulent commercialiser le Loisir Absolu, susceptible de répondre à tous les désirs du consommateur et de l'entraîner dans une spirale de délices onéreux.
Un jour, un des techniciens chargés du projet disparaît mystérieusement. Seul un enquêteur d'élite, Stefan Marblatt, sera en mesure de le retrouver... au risque de mettre en péril l'équilibre de la galaxie en réveillant le Rêveur Orbital.
Entre humour et aventures, ce livre évoque le règne de l'apparence, la modification génétique, la civilisation des loisirs comme domestication du peuple. Dans la lignée des grands ouvrages d'anticipation et sur le rythme haletant d'un roman policier, Le Rêveur Orbital nous entraîne dans un monde qui pourrait bien devenir le nôtre.
De la science-fiction accessible à tous, même à ceux qui n'en lisent pas."
Accessible, certes, mais une écriture très inégale, et une fin un peu en jus de boudin... à peine bon à lire dans le train.

19 février 2007

Exemplaire

Lu dans Libération...
«Deroues Abdelkader, MORT, Belkacem Achour, MORT, Meziane Akli, MORT...» Parfois, il est simplement écrit «FMA», Français musulmans d'Algérie, ou le numéro de dossier à l'Institut médico-légal, ou encore les mentions «repêché» ou «repêchage». Les archives de Paris, comme le révélait Libération du 22 octobre 1997, conservent les registres du parquet enregistrant la liste des manifestants pro-FLN qui ont trouvé la mort lors de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961. Au moins 200 Algériens furent tués, certains jetés à la Seine, lors d'une véritable chasse à l'homme déployée dans les rues de Paris par le préfet de police Maurice Papon. Des centaines d'autres furent chargés, matraqués, entassés dans des cars. «Il n'y a pas eu de débordements, s'était défendu Papon. La répression s'est réduite à faire monter les Nord-Africains dans les autobus. Ils ne se sont pas fait prier.»
Maurice Papon est mort. Après une jeunesse au service de l'amitié pétaino-nazie, il fut un fonctionnaire zélé et un membre émérite du gouvernement lors de la cinquième république. Vous savez, celle sous la constitution de laquelle nous allons encore bientôt voter. Celle qui fut fondée par le Général de Gaulle, qui fonda aussi un parti politique qui s'appelle aujourd'hui UMP, dont le président est M. de Petit Botcha...

Cet homme condamné par les tribunaux de la république a bénéficié des faveurs de celle-ci. Comme ancien préfet, il a pu sortir de prison pour se soigner, contrairement aux terroristes d'action directe. Au fait, comment appelait-on les résistants pendant la seconde guerre mondiale ?

18 février 2007

新年好!

Bon nouvel an chinois !

Allez, un peu de RFI :

Fertilité et prospérité

La particularité de cette année est le signe du «Cochon d'or», extrêmement bénéfique d'après l'astrologie chinoise comme synonyme de prospérité et de fertilité. Un signe de bon augure, qui incite les familles chinoises à enfanter. Les hôpitaux nationaux s'attendent ainsi à un véritable baby-boom ces mois prochains, une augmentation de l'ordre de dix à quinze pour cent des naissances, selon différentes estimations. Car les natifs du Cochon (tous les douze ans) sont réputés pour apporter la richesse à leur famille. D'ailleurs le signe chinois «foyer» est composé avec le signe «cochon». Mais pour bénéfique qu'il soit au monde culturel chinois, l'animal le plus consommé dans le pays -et son symbole chanceux- n'est pas au goût de tous.

Le grand imam de Taipei (Taiwan) a officiellement protesté après que le gouvernement lui ait adressé une carte de vœux à l'image du porcin. Juste après, les autorités centrales chinoises de Pékin ont intimé à toutes les chaînes de télévision nationales de retirer de leurs publicités l'image de l'animal, officiellement pour «ne pas heurter la sensibilité traditionnelle de certaines ethnies», sous-entendu les douze millions de musulmans que compte le pays. Ce geste de tolérance, que rien n'oblige dans la religion musulmane, a surtout forcé les annonceurs publicitaires à modifier à la dernière minute leurs spots. Une grande marque de soda américain a ainsi remplacé l'animal prospère par un panda. Partout ailleurs que sur le petit écran, sur les murs des villes, sur les devantures des magasins, à l'intérieur des foyers, les représentations du cochon de 2007 sont omniprésentes en Chine, symbole de bonheur, de famille et de prospérité.
La tolérance a des progrès à faire à Taiwan...

17 février 2007

Stalinien

Il paraît que M. de Petit Botcha est à l'anticommunisme ce que M. Chirac est à l'antilibéralisme... C'est du moins ce qu'affirme le blog Des mots et débats.

Il me semble que le comportement décrit comme "stalinien" et réprouvé dans les cercles de l'UMP, du MEDEF, etc. au nom de l'anticommunisme, on le retrouve très fréquemment en entreprise, dans le "privé" : discours lénifiants de la Direction, éloge des employés modèles lors des kick-offs (avec des allusions appuyées du style "il ne compte pas ses heures", "elle est très flexible", etc.), répression (par mise au placard, licenciement transactionnel dans le meilleur des cas, pour motif personnel le plus souvent) des contestataires, de ceux qui ne viennent pas aux réunions programmées à cheval sur un week-end ou le soir... le totalitarisme n'est hélas ni de droite ni de gauche, il est aussi répandu que la connerie...

16 février 2007

Propaganda

Lu dans le blog Des mots et débats...

Alain Duhamel suspendu, France 2 faux-cul

Un communiqué de France 2 vient de tomber: Alain Duhamel "n'interviendra plus sur les antennes de France Télévisions jusqu'à la fin de la campagne électorale" en raison de sa prise de position publique "en faveur de la candidature de François Bayrou".

La chaîne qui a reçu 3 fois Sarkozy dans l'émission dominicale de Michel Drucker,

La chaîne qui a consacré une émission de 3 heures au même Sarkozy pour son entrée en campagne,

La chaîne dont le journal de 20 heures est toujours présenté par l'épouse d'un ministre bientôt officiellement sarkozyste,

La chaîne qui n'a pas retiré de l'antenne Pascal Sevran, soutien de Nicolas Sarkozy, après ses propos sur le sexe des Noirs,

La chaîne-phare d'un groupe, France Télévisions, dont le président Patrick de Carolis a co-signé un livre avec Bernadette Chirac en pleine campagne électorale 2002,

Cette chaîne là vient de suspendre Alain Duhamel pour avoir affiché un choix électoral, dans une réunion publique, dans une institution non moins publique, et non dans une "confidence" comme l'écrit notamment Le Figaro. Cette décision, à effet immédiat, l'empêchera d'être à l'antenne ce soir.

No comment.

Mehdi Ouraoui

Pas plus de commentaires de ma part...

13 février 2007

Station solaire

Un excellent roman traduit de l'allemand. Une histoire de station spatiale, de détournements et d'attentats-suicides, plus de l'anticipation que de la science-fiction. Avec le défaut de l'anticipation : plus on se rapproche de l'année de l'histoire, moins la distorsion est prévisible...

Sa bibliographie donne envie de lire d'autres oeuvres de cet auteur, notamment Jésus vidéo.

10 février 2007

L'Aube de fondation

Le dernier roman écrit dans ce "cycle" par Isaac Asimov, le prélude aux autres si on suit leur "ordre chronologique". Une sorte de testament de l'auteur, qui EST en fait Hari Seldon, dont on suit les derniers instants à la fin du roman. Gageons qu'Asimov aurait aimé, lui aussi, avoir sa dépouille "rendue à l'espace".

8 février 2007

Arbeit macht frei

Un excellent article d'Agnès (le Monolecte) dans Agoravox sur le travail du dimanche. Je suis 100 % d'accord avec son analyse. Un plaisir donc de la redonner ici.
Au sujet de l’ouverture des commerces le dimanche

Certes, je bosse le dimanche. Mais c’est moi qui le décide, parce que j’organise mon travail comme je l’entends. Donc, je bosse le dimanche, ce qui fait que j’ai peu de temps pour écrire au sujet du travail le dimanche. Heureusement, je prend toujours le temps de papoter avec mes potes actuchômistes sur les forums et voici ma modeste contribution à ce qui devrait être un grand débart de société: la place relative du travail dans notre organisation sociale (je ferai mieux un peu plus tard, promis!).

Les gens sont pour l’ouverture des commerces le dimanche parce qu’ils sont égoïstes et très très cons.

Ils se disent : chouette, je vais faire mes courses le dimanche.
Ce qui montre déjà la pauvreté de leur vie privée, s’ils ne peuvent consacrer un malheureux jour par semaine à leur famille, leurs amis, à lire, à se ballader, ou même, juste, à penser.
Cela montre aussi leur connerie : parce que dans leur tête, ils évacuent le fait que pour qu’ils fassent leurs courses le dimanche, leur jour de repos, il faut que d’autres s’en passent, et ne consacrent pas ce temps à leur famille, leurs amis.
On peut toujours me raconter que c’est sur la base du volontariat. Dans les faits, nous savons tous qui décide.

Le commerce, c’est aussi beaucoup de mère célibataires qui ont des salaires de misère et qui voient déjà fort peu leurs gosses. Si le dimanche devient un jour travaillé normal, pas de prime pour ce jour-là, mais des frais en plus : comment trouver et payer une nounou ce jour-là ? Comment élever ses gosses sans ne plus les croiser ? Quand les mouflets, livrés à eux-mêmes, feront n’importe quoi à l’adolescence, il se trouvera les mêmes bonnes âmes pour leur jeter la pierre et demander la suppression des subsides sociaux de leurs mères qui n’ont rien fait d’autre que de se tuer à la tâche pour un salaire de merde.
Tant d’égoïsme me révolte !

Mais surtout, ils sont très, très cons les amateurs de courses le dimanche.

Parce que si le dimanche devient un jour travaillé pour le commerce, il y a plein de besoins annexes à satisfaire : des livraisons de denrées le dimanche (roule petit camion, bosse petit livreur), des vigiles, des administratifs, en cas de pépin, les transports en commun pour acheminer tous ces abrutis de consommateurs, des banques, pour que le pognon tourne sans fin, le courrier, pour que les ordres de paiement circulent, donc des transports de fond aussi, et les flics qui vont avec. Si le flux de marchandises ne se fige pas le dimanche, il n’y a aucune raison d’arrêter de produire ce jour-là : ouvrons les usines, et leurs fournisseurs et les prestataires de service qui gravitent autour. Si mon réseau informatique plante le dimanche en pleine pointe de production, il faudra des informaticiens sur le pied de guerre, et ainsi de suite.
Si on ouvre une brèche dans le repos du dimanche, ils vont être plein de gentils patrons de tous les secteurs à gueuler : pourquoi pas moi ?
Et on va leur répondre avec une fausse naïveté : ben oui, c’est vrai, ça, pourquoi pas vous ?

Et une fois que tout le monde bossera le dimanche, les amateurs de courses le dimanche devront probablement demander l’ouverture des magasins la nuit ! Les cons !

Car en moyenne, les gens qui aimeraient bien faire leur courses le dimanche partent du principe que cela reste leur jour de repos. D’ailleurs, si on leur demandait plutôt s’ils aimeraient travailler le dimanche, que le dimanche soit un jour de travail comme les autres, je pense qu’il y aurait nettement moins de volontaires.
Cons... et égoïstes !

Le repos dominical n’avait que 100 ans.
Ce ne sont pas les travailleurs qui l’avaient arraché au patronat mais bien le patronat qui l’avait concédé aux travailleurs, pour pallier à leur manque de productivité dû à une fatigue trop grande.

Enfin, il n’y a que très peu de chance que cela crée des emplois en plus. Depuis les 35 heures, nous avons bien compris que l’embauche ne se fait qu’au compte-gouttes et en dernier recours.
Bien avant, il y a les heures sup (surtout qu’elles sont largement non payées), les roulements de salariés en place, l’augmentation de la productivité, et les stagiaires. Et après, en dernier recours, les emplois précaires jetables à temps partiel.

Au final, tout le monde bossera n’importe quand, n’importe comment et je me demande qui trouvera encore le temps d’aller faire ses foutues courses le dimanche. Alors passer du temps avec sa famille, ses amis, je vous laisse imaginer...

6 février 2007

Millenium People

Un roman de J. G. Ballard classé "science fiction", mais plutôt de l'anticipation. Son cadre est le Grand Londres contemporain, ses personnages aussi, l'argument est assez remarquable : la classe moyenne se révolte, refusant de payer ses charges de copropriété, ses traites de crédit... elle commence à voler dans les magasins, à mettre le feu à ses maisons si elle est expulsée... des tas de personnages gravitent autour...

Un vrai pessimisme, lié à la régression sociale que vit l'Angleterre depuis l'avènement des conservateurs, de Mrs Thatcher à Mr Blair...

Un auteur très intéressant par ailleurs, même si je l'ai lu en traduction...

5 février 2007

Gestapo

Le blog de Guy Birenbaum revient sur la rafle honteuse de la police "nationale" lors d'une distribution des Restaurants du coeur. Le fascisme est décidément en marche...

Je vous redonne le texte, mais que cela ne vous dispense pas d'aller chez Guy...

De qui se Môquet-il ?

Je veux juste dire ce matin que je suis ébahi par la nouvelle tentative de Nicolas Sarkozy pour venir chercher des voix sur les terres de la gauche.

Je suis également frappé par la fréquence des ralliiements successifs de pseudo personnalités de gauche ayant été notamment proche de François Mitterrand. Bientôt Roger Hanin (sans doute le personnage de Navarro qui lui colle à la vieille peau...).

Mais ce qui me consterne le plus, peut-être, c'est d'avoir entendu hier soir certains chroniqueurs de l'émission à laquelle je participe sur RTL - ORLM (rien de personnel) - trouver normal - oui normal - que des policiers aient profité d'une opération des restos du coeur pour cueillir des sans-papiers... Imaginez juste une seconde ce que Coluche aurait dit et fait. En revanche, là les enfoirés, je ne les ai pas entendus... Yannick si tu nous lis...

Je n'ai pas entendu non plus d'ailleurs - mais je suis tout prêt à corriger si je me trompe (j'attends vos ajouts) - beaucoup de socialistes s'insurger ces dernières heures de cette saloperie.

Voyez-vous, le fichage par les RG d'opposants ou la sécurisation policière excessive du QG de campagne ne sont pas des "causes" qui me font grimper aux rideaux plus que ça. Juste de la basse cuisine policière en période électorale.

En revanche, je ne peux pas accepter qu'on ose laisser arrêter des malheureux quand ils viennent chercher de quoi tenir bon.

C'est donc là qu'il faut s'NRver, se lever, s'enrager, et pointer la formidable malhonnêteté intellectuelle d'un candidat qui prétend caresser d'une main ce(ux) qu'il fait matraquer de l'autre.

La gauche, je l'attend juste là. Simplement aux côtés de ceux qu'on maltraite.

Bon anniversaire

Bon anniversaire mon grand. Le temps passe si vite, mais tu restes le plus grand... le plus grand de la nurserie de l'hôpital Foch, le plus grand de ta classe aujourd'hui...

Mais si je suis fier d'être ton père, ce n'est pas seulement pour ta taille...

3 février 2007

Paris libéré par... seulement des blancs...

Ce titre assez étrange est la traduction d'un article que je viens de trouver par hasard sur le site web du quotidien tchèque Lidové noviny. Ce site parle d'une publication récente de l'historien Michel Wieviorka et raconte :

To jsou známá fakta. Dosud neznámé však bylo, že Leclerkova divize byla pro osvobození Paříže vybrána už o pět měsíců dříve. Zčásti proto, že byla francouzská, ale především kvůli tomu, že většina Leclerkových vojáků byli běloši. Tvrdí to historik Olivier Wieviorka z pařížského Ústavu pro soudobé dějiny ve své nové knize Histoire du Débarquement en Normandie (Historie vylodění v Normandii). V ní popisuje nejen slavný den D, ale i události, které následovaly.

Britští a američtí generálové trvali na počátku roku 1944 na tom, aby francouzské koloniální jednotky vůbec nebyly zapojeny do osvobozování Paříže. Arabští vojáci přitom tvořili značnou část armády, která
Francii osvobozovala od nacismu. Pod francouzskou vlajkou padlo za druhé světové války na 130 000 koloniálních vojáků. Jejich téměř zapomenuté osudy shodou okolností vypráví také alžírský film Les Indigenes (Domorodci), který je nyní nominovaný v kategorii nejlepší neanglicky mluvený film na Oscara.

Wieviorkova kniha ukazuje vylodění v Normandii a následující události ve světle skutečností nově objevených v amerických a britských archivech. Na počátku roku 1944 byla Leclerkova obrněná divize v Maroku a z celé francouzské armády právě ona byla vybrána pro klíčovou roli v osvobozování Paříže. Důvody tohoto rozhodnutí Spojenců osvětlují
materiály, které profesor Wieviorka nalezl ve washingtonském národním archivu.

Koloniální armáda
V doporučení generála Waltera BedellSmithe určeném generálu Eisenhowerovi se píše: „Bylo by velmi vhodné, aby (francouzská) divize byla složená z výhradně bílých vojáků. To ukazuje na druhou obrněnou divizi, z níž domorodci tvoří jen čtvrtinu, a je tak jedinou francouzskou divizí, která se dá sestavit ze samých bělochů.“

Všechny ostatní jednotky francouzské armády byly v té době ze dvou třetin složené z vojáků původem z Afriky. Ti bojovali v
Itálii a jižní Francii v srpnu 1944, jejich podíl na porážce nacismu však nebyl během války ani po ní nikdy doceněn. Mnoha koloniálním veteránům nebyly přiznány ani plné vojenské penze.

Američtí a britští velitelé se shodli, že osvobození se musí účastnit francouzská divize z propagandistických důvodů a kvůli národní morálce Francouzů. Nicméně právě oni, a ne generál Charles de Gaulle, trvali na tom, že její součástí nesmí být koloniální jednotky. Za jejich žádostí však pravděpodobně stály spíš politické pohnutky než rasismus, řekl profesor Wieviorka britskému deníku The Independent. Důvodem byl podle něj předpoklad, že tato událost se bude ve Francii i zahraničí těšit velké publicitě. Postoj amerických velitelů mohl být přitom prý ovlivněn tím, že Američané neodváděli černochy do bojových jednotek.

Kateřina Hůlková
Bon, un bref résumé pour ceux qui n'ont pas encore fini d'apprendre le tchèque : De Gaulle a convaincu les Alliés de faire libérer Paris par les soldats quasi exclusivement "blancs" de la seconde division blindée du Général Leclerc, et non par les soldats indigènes beaucoup plus nombreux et engagés notamment sur le front italien... paraît-il pour le "moral" des populations métropolitaines...

Je précise (5 février) : Michel Wieviorka a eu accès aux documents récemment déclassés des archives américaines, dans lesquels il a puisé, comme d'autres historiens, essentiellement américains, de nouveaux faits jusque-là non accessibles.

Mais ce n'est pas tout. Le Monde parle du même livre, et ce fait n'apparaît pas...
La preuve, voici l'article en question :
Olivier Wieviorka : un regard froid sur le jour le plus long
Depuis une dizaine d'années, certains auteurs britanniques et américains ont entrepris de présenter la campagne de Normandie d'une façon moins triomphaliste et héroïque que jusqu'alors. J. Robert Lilly a révélé les crimes commis par les troupes américaines en Normandie, et Alice Kaplan a montré que les soldats noirs étaient exécutés plus fréquemment que les blancs pour le viol de femmes françaises ; Paul Fussell a décrit les souffrances, les doutes et le malaise du fantassin américain ; enfin John Charmley a, avec d'autres, accusé Winston Churchill d'avoir perdu sa guerre sur le long terme parce qu'il avait épuisé l'Angleterre et subordonné son pays aux Américains.

L'impressionnant travail d'Olivier Wieviorka renforce cette nouvelle approche. Se fondant sur les ouvrages publiés mais aussi sur des recherches minutieuses dans les archives américaines et britanniques, il jette un "regard froid" sur la campagne de Normandie, décrite comme "un événement essentiellement humain, dans sa grandeur comme dans ses faiblesses".

Parmi les nombreuses faiblesses qu'il relève chez les Alliés, la plus frappante est sans doute le faible moral des troupes. Les phénomènes de commotion ou de stress du combat n'étaient pas nouveaux - au cours de la première guerre mondiale, le haut commandement avait fini par comprendre que la détresse émotionnelle qui affectait certains soldats sur le champ de bataille n'était pas un signe de couardise mais révélait de véritables traumatismes psychiques.

En Normandie, le moral s'effondra en juillet lorsque Britanniques et Canadiens furent bloqués devant Caen, tandis que les Américains piétinaient dans le bocage du Cotentin. Un des facteurs que Wieviorka ne mentionne pas était l'habitude américaine de remplacer les pertes en intégrant des soldats non aguerris dans des unités où ils se sentaient isolés et vulnérables.

Le moral des troupes américaines s'améliora après le 25 juillet, date de la percée d'Avranches, qui ouvrit la route de Paris. Confronté au même genre de problème, le commandement allemand fit exécuter 15 000 soldats et en fit emprisonner 420 000. Les Soviétiques appliquèrent les mêmes méthodes répressives. L'armée britannique, elle, n'exécuta que quarante de ses soldats.

Quant à la 2e division blindée française, elle échappa à cette baisse de moral, phénomène que Wieviorka explique à la fois par son arrivée sur place après l'immobilisation forcée de juillet, et par le fait qu'elle était uniquement composée de volontaires aguerris. Il aurait pu ajouter que ces hommes se battaient pour la libération de leur pays... On peut également se demander si la 2e DB disposait elle aussi du personnel psychiatrique qui a établi les surprenantes statistiques citées par Wieviorka à propos des armées britannique, canadienne et américaine.

Il est toujours hasardeux de former des jugements sur les différents caractères nationaux en se fondant sur les performances au combat, lesquelles varient en fonction de l'expérience, de l'entraînement, du commandement et du ravitaillement. Du reste, les troupes alliées améliorèrent leurs capacités au fur et à mesure des combats. Mais il demeure que, de l'avis général, les soldats allemands s'avérèrent dans cette campagne les plus résilients et les plus entreprenants, les plus tenaces et les plus spartiates.

Si cet ouvrage est remarquablement bien documenté, certaines de ses conclusions paraissent cependant inutilement négatives. On peut difficilement affirmer par exemple que l'impréparation américaine de 1940 était due à la "sourde oreille" que le président Roosevelt aurait opposée à ceux qui le pressaient de réarmer. Le plus souvent, on a au contraire accusé Roosevelt d'avoir abusé de ses pouvoirs présidentiels, face à la puissante opposition des républicains, en aidant les Britanniques par des mesures qui confinaient à la déclaration de guerre, comme la loi prêt-bail (Lend-Lease Act) de mai 1941. Il fallut attendre l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, pour que l'opinion publique américaine, jusqu'alors massivement isolationniste, bascule en faveur de l'intervention.

De même, s'il est exact que les Etats-Unis sont parvenus à maintenir un meilleur niveau de vie à leurs citoyens que n'importe quel autre belligérant, et qu'ils n'ont pas appelé leur main-d'oeuvre industrielle sous les drapeaux, Wieviorka sous-estime l'intensité de la mobilisation de guerre en Amérique. Loin de recourir exclusivement à des "mesures libérales", le gouvernement américain procéda à l'arrêt total de la production de certains secteurs comme l'automobile, imposa contrôle des prix et rationnement et institua un impôt de 94 % sur les plus hauts revenus. Enfin, c'est le conflit avec le Japon, absorbant 35 % de l'effort de guerre américain, qui fut à l'origine de la pénurie de barges de débarquement, et non pas, comme il est suggéré, le refus américain de se plier aux impératifs des temps de guerre.

OPÉRATION DE DÉSINFORMATION

A l'énumération de tout ce qui n'a pas marché de leur côté, le lecteur peut légitimement se poser la question : comment les Alliés ont-ils pu l'emporter ? Un des facteurs-clés de la victoire fut l'élément de surprise. Une vaste campagne de désinformation, complétée par le stationnement d'une fausse armée dans le sud-est de l'Angleterre, avec chars en bois et échanges radio bidons, convainquit les Allemands de maintenir jusqu'à fin juillet des forces nombreuses dans le Pas-de-Calais, en attente du "vrai débarquement". Un autre facteur fut le ravitaillement. Même si les Alliés ne surmontèrent jamais complètement leurs problèmes en ce domaine, les pénuries dont pâtirent les Allemands furent aggravées du fait que les attaques aériennes empêchaient tout transport durant la journée.

D'autres éléments qui expliquent la victoire des Alliés ne sont pas mentionnés dans ce livre, lequel se concentre d'abord sur le front normand. L'une de ces conditions, décisive, fut le front russe, qui mobilisa la plus grande partie des forces hitlériennes. Une autre fut la campagne de bombardements sur l'Allemagne. Si ces pilonnages échouèrent à faire baisser la productivité allemande, ils obligèrent Hitler à maintenir 70 % de son aviation en Allemagne, laissant ainsi aux Alliés une supériorité aérienne cruciale en Normandie. Le troisième élément fut, après mai 1943, la solution du problème des sous-marins nazis dans l'Atlantique nord, qui permit d'acheminer plus d'un million d'hommes et leur matériel en Angleterre.

Wieviorka étudie d'un regard moins "froid" la contribution française à la libération de la Normandie. Une grosse surprise émerge au fil de son analyse, extrêmement critique, des réticences alliées à l'égard de la Résistance et des forces de la France libre. L'auteur conclut que, contrairement à "une légende tenace", les Alliés n'avaient aucune intention d'imposer un gouvernement militaire en France.

Malgré quelques passages inutilement sévères, le travail d'Olivier Wieviorka constitue, parmi les ouvrages de langue française, la synthèse la mieux informée sur la campagne de Normandie. Il mérite à ce titre de figurer aux côtés du livre remarquable que François Bédarida consacra naguère au Débarquement (Normandie 44, Albin Michel, 1987).

Traduit de l'anglais par Gilles Berton.


HISTOIRE DU DÉBARQUEMENT EN NORMANDIE. Des origines à la libération de Paris (1941-1944) d'Olivier Wieviorka. Seuil, 448 p.,24 €.
Robert O. Paxton
Article paru dans l'édition du 05.01.07.
Étonnant, non ?

2 février 2007

Rentre chez toi

Les voisins du QG de campagne de M. de Petit Botcha ont leur blog, intitulé ainsi. Normal, après avoir appris qu'ils avaient fait l'objet d'une enquête de la Stasi de la Gestapo du KGB de la NSA des Renseignements Généraux. (Merci à Irène Delse pour le lien.)

Ce blog donne un lien vers un autre, qui résume les prises de position du candidat unique de TF1. La vidéo est effrayante. Cette citation du même personnage ne la résume que trop : "L'homme n'est pas une marchandise comme les autres."

Personnellement, je n'aurais pas dit "rentre chez toi" à cet individu. Juste que son discours, ses consignes qui donnent aux policiers un sentiment d'impunité, et son programme, sont tout simplement contraires aux valeurs de la république, à la simple notion de démocracie.

Une preuve de plus ?

La version italienne de son livre est préfacée par Gianfranco Fini... je laisse à mes lecteurs le soin de se renseigner sur cet éminent politicien qui a notamment déclaré :
«Mussolini è stato il più grande statista nel secolo. E se vivesse oggi, garantirebbe la libertà degli italiani» (Mussolini a été le plus grand homme d'État de ce siècle ; s'il vivait aujourd'hui, il garantirait la liberté des Italiens)