30 juin 2013

L'ombre en soi (Jean Grégor)

Un beau livre, une belle écriture, une histoire (vraie) incroyable, j'avoue avoir sur son site :
été ému par cette biographie romancée de Jean Grégor, fils de Pierre Péan, qui raconte si bien son expérience

Beaucoup d’écrivains n’attendent pas le dixième livre pour se plonger dans leur histoire familiale. Même si ça n’était pas un but, il était peut-être temps -avec mes yeux transformés par l’expérience de l’écriture- de retrouver ceux qui m’ont vu grandir. L’aspect atypique de l’histoire que je voulais raconter me titillait : ce n’est pas dans toutes les familles qu’un contrat est posé sur la tête du père. Surtout quand ce père devient quelques années plus tard ami avec « son tueur ».

Si pendant mes jeunes années, j’écoutais l’album de Gainsbourg « Aux armes et caetera », si je traînais des heures durant sur mon vélo, mon père, lui, faisait des enquêtes, sortait des livres « qui dérangeaient » , menant une vie trépidante, non exempte de dangers.

Que savais-je de ces menaces qui planèrent sur lui ? Que savais-je des sujets embarrassants dont traitaient ses enquêtes? Pas grand-chose. Si je voulais en connaître plus sur cette amitié entre lui et celui qui avait eu pour mission de le liquider, j’allais devoir reconstruire avec mes souvenirs et divers témoignages des fragments de cette époque.

Il fut assez réticent quand je lui fis part de mon idée : faire un livre sur cette amitié particulière. Le sujet était très sensible. Et pour un homme secret comme mon père, pour un homme qui navigue de source en source sans jamais les dévoiler les unes aux autres, la sensation d’être mis à nu devait, et doit être désagréable. Je le sais, je le comprends, et je me suis excusé pour ce désagrément. Pourtant rien d’intéressant n’existe si l’on ne force pas le destin. Rien n’aurait pu exister si je ne lui avais pas forcé la main.

Voilà donc l’histoire vraie que je raconte dans L’ombre en soi. Progression lente vers deux hommes de l’ombre, le livre aborde des questions auxquelles je n’ai pas nécessairement cherché à répondre. Une seule certitude : j’ai avancé en marchant sur des œufs. Et cela autant en abordant mon père que son ami.  

Et cela m'a donné envie de lire d'autres livres de Jean Grégor, et de me replonger dans les passionnantes enquêtes de Pierre Péan.


29 juin 2013

Pas de double vie

Malgré les reproches à peine voilés, les soupçons et les colères, je ne peux qu'avouer ici mon absence totale de double vie.

Je comprends votre déception, et que vous ne souhaitiez pas aller plus loin dans votre lecture.

50 ans passés, pas de Rolex, pas de maîtresse, suis-je un raté ? Je ne crois pas, non. La vie m'a déjà apporté beaucoup de bonheur, tellement qu'il constitue un stock d'optimisme qui me permet parfois d'attendre des jours meilleurs.

C'est que ce premier semestre a été quelque peu éprouvant. J'ai retiré volontairement les messages qui concernaient une partie trop personnelle de ma vie. Même si certains pensent qu'un blog est un "journal extime", j'en fais plutôt un endroit d'écriture en français (dans d'autres langues, j'interviens sous mon identité vraie, histoire de brouiller les pistes, même si la NSA et la DGSE savent tout...)

Aujourd'hui, je profite de ces beaux jours, des miens, de ceux que j'aime, et le reste n'a pas tant d'importance que ça.

23 juin 2013

L'Influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine et autres questions de philosophie morale expérimentale (Ruwen Ogien)

J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque pour son titre...

Voici le début de la critique de Roger-Pol Droit:

Un matin, au réveil, curieuse surprise. Non seulement il y a un inconnu dans votre lit - ce sont des choses qui arrivent -, mais il est branché dans votre dos par un réseau de tubes qui, entre vous et lui, font circuler du sang et d'autres liquides - ce qui est quand même plus rare. L'homme est un grand violoniste, un génie absolu. Il est atteint d'une maladie des reins, et vous étiez le seul organisme compatible. Ses admirateurs vous ont donc kidnappé, endormi, opéré. Vous en avez pour neuf mois. Si vous le débranchez, le violoniste mourra. Mais, après tout, vous n'avez vraiment rien demandé. En un sens, c'est même un cas de légitime défense. Si vous exigiez qu'on le débranche, seriez-vous moralement monstrueux ? Quelle que soit votre réponse, sachez qu'elle sera transposable à la question de l'avortement...

Ne vous croyez pas trop vite sorti d'affaire. En effet, si vous résolvez ce dilemme, dix-huit autres vous attendent. Celui du tramway fou, qui va écraser cinq traminots, sauf si vous déviez la machine sur une voie où ne travaille qu'un seul homme. Celui du type qui pique le parapluie d'un inconnu à la sortie du restaurant, juste parce qu'il n'a pas envie de se mouiller. Celui des adolescents, frère et soeur, qui font l'amour un soir d'été en étant sûrs de n'avoir pas d'enfant et que personne n'en saura rien. Chaque fois, les questions sont : que faire ? Au nom de quoi approuver ou condamner ? Quel genre de règles, de raisonnements et d'évidences mettez-vous en oeuvre pour vous prononcer ?

Contrairement à ce que dit Droit, ce livre n'est pas loufoque, il est tout au plus plaisant et j'avoue que, dans les transports lyonnais, il m'a surtout fait mal au crâne... Parce que finalement, il est trop complexe, pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses (en cette période où je recherche tant des réponses...)

Et puis, je suis surpris des références bibliographiques de l'auteur. N'y a-t-il que les Américains qui soient capables d'écrire sur ce domaine ? Quid de la diversité humaine ?

16 juin 2013

La maison des derviches (Ian McDonald)

Un roman d'anticipation qui nous transporte à Istanbul dans quelques années...
des innovations technologiques, mais surtout un enchevêtrement d'histoires et d'intrigues qui nous promène dans ce concentré d'Orient et d'interculturalité qu'est la Turquie.

Un livre passionnant, même si l'attaque est un peu poussive. Il faut en effet un peu de temps pour assimiler les éléments des différentes intrigues, entre les traders qui vont faire couler leur entreprise, l'enfant handicapé qui va réussir à faire échouer une action terroriste, et la spécialiste d'antiquités à la recherche d'un "homme mellifié".

À lire tranquillement pendant des vacances, plutôt que par à-coups le soir pour s'endormir (parce que trop volumineux pour être trimballé dans les transports).

9 juin 2013

Les gamins

Un film drôle, amusant et émouvant, sur le sentiment amoureux à 20 ans... et un peu plus tard. Un Alain Chabat extraordinaire, mais les autres aussi sont excellents.

Nous y sommes allés en couple, une oasis au milieu du désert de notre relation actuelle.

Un instant de bonheur dont j'ai stocké tout le positif.